Sous une pluie de soleil


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Le 20/09/17

La douce soufflerie des alizées se remet en route, nous pouvons donc envisager de nous rendre aux îlots les plus éloignés. Les mouillages n’étant pas très confortables, nous n’y restons que le temps d’une journée.

La plupart sont de toutes petites îles non habitées au pourtour de sable blanc, coiffées d’un chapeau vert : cocotiers, pandanus, banians et autre végétation…

L’eau au bleu intense qui les entoure, présente une palette de couleur que tout artiste-peintre jalouserait.

 

Il n’est pas toujours facile d’accoster car des reefs bien souvent les protègent. Si nous ne pouvons nous y rendre en annexe, nous y allons à la nage. Ce qui nous donne ainsi l’occasion d’admirer les fonds.

Ces îles sont des sanctuaires à oiseaux. Des nuées volent au dessus de nos têtes. Si certains tentent de nous dissuader de s’approcher de leur nid par leur cris, d’autres plus curieux nous observent à quelques centimètres en vol stationnaire !!!

Ils s’approchent si près que l’on en reste médusé. La pureté de ces lieux reste intègre, certainement parce qu’il n’y a aucune trace de l’homme ! Pouvoir de nos jours contempler une nature encore originelle est un privilège. Etre témoin de cette perfection de cette beauté, nous permet de prendre davantage conscience de son importance.

Aujourd’hui en arrivant au mouillage d’une de ces îles, nous avons droit à la visite de 2 baleines. Depuis quelques jours, celles-ci se font plus rares. Elles commencent à regagner les profondeurs en vu d’entraîner leur petit au long voyage qui les attend vers le pôle Sud, d’ici peu.

Nous les observons à quelques dizaines de mètres, jusqu’au majestueux salut final de leur queue.

En allant plonger, nous entendons leur chant dans l’eau résonner si fort qu’on les croirait à nos côtés. Une mélodie étonnante : entre plainte, mugissement, sifflement aigüe, bruits caverneux. C’est le chant de la profondeur sous marine, il semble parfois chargé d’une certaine mélancolie, nostalgie…

Ces bruits étranges entre en résonance avec notre espace intérieur et le grand mystère..

Chaque soir nous rejoignons une petite anse bien protégée pour y passer la nuit. C’est fort appréciable de pouvoir trouver autant de mouillages confortables ! Quand nous repensons à ceux de l’année dernière entre Marquises et Tuamotu, on apprécie d’autant plus…

Nos provisions ont fondues, nous allons au village nous ravitailler. Nous rencontrons notre pote Daniel qui nous raconte qu’un vent de panique souffle sur tous les navigateurs. Il nous explique qu’une loi vient de sortir. Les Bateaux ne peuvent plus rester plus de 4 mois sur le territoire, pas de prolongation accordée. Cette nouvelle nous ait confirmée par les douanes où Marco se rend illico.

Nous devons lever le bateau dans 5 jours, aussi tous nos plans semblent compromis. En attendant d’en savoir plus par rapport au chantier, nous commençons à envisager toutes les implications et les différentes possibilités. Nous nous renseignons sur les chantiers aux Fidji et Nouvelle Calédonie : mais il n’y a plus de place à terre. De plus, nous devons absolument réparer notre fuite avant d’envisager de faire une longue traversée ( nous pensons que cela vient du joint de quille à refaire, ce qui implique une mise hors de l’eau)… Tout cela nous rend un peu soucieux…

Une réunion avec les autorités, le chantier et population locale a lieu, à la suite de ce débat, on nous informe qu’une prolongation peut être accordée aux bateaux qui seront au chantier.

Nous voilà soulagés !!! Les autres navigateurs arrivant au bout de leur 4 mois doivent partir…

Nous sommes dans un pays royaliste et les lois peuvent ainsi changer du jour au lendemain au bon vouloir de ceux qui ont le pouvoir. (Remarquez que c’est un peu ce qui se passe dans n’importe quel pays que ce soit royaliste ou démocratique !!!)

Nous commençons peu à peu à ranger ce dont nous n’avons plus besoin en vu de l’hivernage. Marco s’attaque à démonter le régulateur d’allure. Très vite il est stoppé dans son élan, impossible d’enlever l’axe, tout est soudé !!! Il nous faut démonter la structure entièrement afin de pouvoir utiliser les grands moyens : coups de marteaux, chauffage de la pièce sur la gazinière… Toute la journée Marco s’obstine avec les moyens du bord, il tape, il chauffe, râle, jure… Mais, rien n’y fait ! Il finit avec les mains, les cuisses esquintées, et le moral abattu. Son obstination n’en sera pas venue à bout ! On s’occupera de cette pièce au chantier avec un meilleur outillage !

Nous voilà déjà replongé dans les joies du démontage et de l’hivernage…

Voilà une saison qui se termine doucement et une autre qui nous attend en France.

Mon carnet de voyage ne se referme pas encore… Alors attendez encore un peu… A très bientôt et que les couleurs automnales vous ravissent…

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