Saint-Martin
Le 03/02 /2013
Pour quitter la marina, nous devons attendre l’ouverture du pont du lagon.
Nous empruntons le chenal de sortie au milieu d’une forêt de bouées. La signalisation tribord, bâbord, aux Caraïbes est inversée ! Mieux vaut en être avertis car de nombreux bateaux se sont ainsi échoués !
Il y a tellement de bouées que nous ne savons où passe le chenal, nous optons pour le passage le plus simple droit devant nous. Erreur !!!
Nous ne tardons pas à nous en apercevoir car nous plantons la quille dans le sable, nous sommes stoppés et bien embêtés !
Après quelques inquiétudes et essais de dégagement avec le moteur, nous finissons par nous sortir de là. Nous regagnons rapidement un autre chenal et sitôt le pont levé nous faisons route vers Saba.
Seulement 25 miles, une navigation douce malgré quelques grains.
Après 5h de navigation nous découvrons la reine vierge (Saba est ainsi appelée).
Une terre d’ ancien volcan de 877 mètres, très fertile, entourée de falaises et couverte de végétation tropicale.
Avant d’aller mettre pied à terre, nous allons explorer les fonds avec masque et tubas.
Un gros barracuda nous salut et tourne autour de nous, nous voyons un requin des sables et enfin un bal de tortues aux milieux des poissons multicolors!!!
Avant que la nuit tombe nous regagnons le sud de l’île près d’un petit port où se trouvent des coffres.
L’endroit est exposé au vent et à la houle mais nous n’avons pas d’autre choix, nous ne pouvons mettre l’ancre car trop de profondeur et c’est une réserve naturelle où le mouillage est interdit !
S’il est des moments paisibles cette nuit n’en fait pas partie ! On peut même dire que ça tourne vite au cauchemar. La houle nous secoue violemment, la bouée en résine tape contre la coque du bateau car nous devons être pris dans le bout du coffre. Le bateau se retrouve cul à la houle et au vent, bloqué et se faisant rosser.
Malgré nos tentatives pour se dégager au moteur, rien n’y fait.
Il fait trop noir pour entreprendre de plonger et tous les bouts se sont en mêlés. Nous sommes piégés . Nous passons notre nuit sur le pont, à bout de nerf pour trouver une solution !
La seule que nous trouvons et de mettre la bouée sur le bateau afin d’éviter qu’elle ne défonce la coque et surveiller. Nous nous abandonnons à la férocité de la houle, non sans colère mais sans sommeil !!
Cette nuit est assez représentative de certains moments que l’on peut vivre sur un bateau ! Cela peut être merveilleux et parfois cela peut virer à l’enfer. Sans compter que notre sécurité est vite menacée, une simple amarre qui se rompt par exemple et le bateau peut être perdu.
Saba
Le 04/02
Après démêlage de bouts et assaisonnement de jurons, à la première heure, nous quittons ce satané coffre pour un autre juste à côté.
Le gonflage de l’annexe et essai de notre nouveau moteur (qui ne démarre pas) finissent de nous mettre les nerfs à vifs !
Nous regagnons finalement le petit port afin de faire les paperasses d’entrée.
Nous trouvons un mini bus qui monte aux différents villages et découvrons cette île surprenante.
Le décors est splendide, luxuriant, toutes les maisonnettes sont blanches aux toits rouges et volets verts avec jardinet coquet. Cette île est habitée par les colons hollandais et quelques descendants d’esclaves ou pirates. Elle est peu fréquentée par le tourisme, mais plus par les éco-touristes amoureux de nature et plongée.
Elle semble riche, il y a même une école supérieure de médecine sur ce cailloux !!
Nous décidons de rentrer à pied par les sentiers qui longent le volcan. Nos nerfs finissent de se détendre dans cette atmosphère fraîche des sous bois tropicaux. C’est somptueux, de véritables jardins à l’état naturels. Nous trouvons même des orangers et remplissons notre sac à dos de fruits.
Retour au bateau, la houle est encore plus sauvage, il semble impossible de rester.
Nous tentons d’aller sur la côte Ouest dans l’espoir qu’un coffre s’est libéré ; et c’est le cas !
Le 05/02
Avec l’annexe nous regagnons le nord afin de plonger sur un site réputé.
A peine la tête dans l’eau, les tortues nous font leur show. Leur gracieuse façon de nager est proche d’un vol aérien. Elle planent sous nos yeux, certaines s’approchant même de nous, curieuses.
Nous en suivons certaines durant de longs moments comme hypnotisés par leur danse. Sur le sable un requin est posé, il semble dormir, nous le laissons ronronner tranquille.
Deux gros barracudas nous regardent et nous suivent comme nous le faisions avec les tortues !
Du coin de l’oeil nous nous assurons qu’ils nous suivent à bonne distance et pas trop près. Ils ont vraiment une sale gueule les pauvres et des dents effrayantes.
Les fonds ne sont pas exceptionnels, mais de belles gorgones et coraux colorent les fonds.
A la tombée de la nuit le vent faiblissant, nous avons encore des problèmes avec le coffre et la bouée qui tape ! Nous allumons le feu de pont pour bidouiller et nous voyons tout autour du bateau des petits requins excités par la lumière qui tourne autour de nous ! Nous leur donnons des bouts de gras pour mieux les voir, ils ont l’air d’avoir faim.
La baignade ce soir ne me tente pas vraiment !!
Le 06/02
Là où nous sommes, nous ne pouvons regagner la terre, de hautes falaises rendent l’accès impossible et les vagues déferlent sur le bord. Aussi nous optons pour aller à nouveau faire du snorkling sur un autre site. La mer est agitée et des particules en suspension rendent la visibilité trouble. Nous verrons malgré tout : poissons et tortues.
Au retour des gardes côtes accostent et montent à bord de notre bateau !
Leur première question est de savoir si nous avons une arme à bord. Mon père nous a donné un fusil de chasse en cas de piraterie, mais nous n’avons pas de permis, alors Marco ment effrontément et réalise que si l’on fouille le bateau on risque gros !! Contrôle : papiers, extincteur incendie, gilets de sauvetage, fusil sous marin, et inspection du bateau…
On nous demandes si nous transportons de la drogue ! Si c’était le cas, je doute fort qu’on leur aurait dit oui !!! Ils n’ont pas l’air rigolos les types et on est bien contents que tout soit en règle ! Mis à part le fusil et là il va falloir s’en débarrasser au plus vite car cela risque d’être une source d’emmerdes dans certains pays !
A 15 h, nous mettons les voiles sur les îles Vierges. 80 miles pour s’y rendre nous naviguerons de nuit afin d’arriver la matin avec le jour !
Les alizés sont doux, mer belle à peu agitée : conditions parfaites !!!
Nous attrapons une Orphie crocodile très reconnaissable par ses dents, nous la remettons à l’eau.
Les îles vierges sont une destination qui nous a fait beaucoup rêver, nous verrons bien si celles-ci se révèlent à hauteur de ce que nous avions imaginé !
Les ILES VIERGES
Le 07/02
Nous y voilà après 18 heures de navigation agréable, une multitude d’îles s’étendent à perte de vue ! Avant d’être près des côtes nous disons adieu au fusil de mon père qui jeté par dessus bord rejoint l’oubli des profondeurs.
De toute façon les pirates sont armés jusqu’aux dents et je doute que notre petit fusil les impressionnent ! On se battra à main nue, éventuellement une fourchette ou le fusil sous marin !! Ou mieux encore on fera en sorte de les éviter !!
Nous allons à Spanish town pour faire les papiers. Toujours le même cinéma où il faut remplir des paperasses, formulaires et passer dans trois bureaux différents, payer les taxes…
Faute de quoi si l’on est pas en règle avec les douanes et papiers on peut nous confisquer tout simplement le bateau !!
Autre problème liée aux autorités nous n’avons le droit de rester qu’ un mois aux îles Vierges, et mes enfants viennent nous rejoindre ici mi Mars !! Du coup la seule possibilité est de se dégotter un visas Américain pour rejoindre les îles voisines et revenir ici après… c’est toujours compliqué ces trucs administratifs !!
Nous allons quand même prendre le temps de nous arrêter dans cet archipel qui a l’air grandiose !
Je viens d’aller me rafraîchir en piquant une tête. Sur le sable blanc une raie agite ses ailes. Chaque plongeon est source de surprise, comme chaque halte sur les îles !!
Les Îles Vierges
Une exploration des fonds, une marche dans les caves aménagées d’escalier en bois et nous repartons mouiller au Nord à Savana pour la nuit ? L’entrée est délicate car il faut suivre un chenal entre les reefs et patates de corail, mais tout ce fait à l’oeil et avec quelques sueurs froides.
Le lieu est magique et il y a seulement un bateau sur les lieux face à une plage de sable blanc.
Une plongée s’impose sur les reefs avoisinants.
Nous sommes tellement bien que nous décidons de passer encore une journée.
Le 10/02
Nous reprenons notre route vers les Dogs pour faire du snorkling.
De beaux fonds, de beaux poissons, des tortues et un beau requin.
On repart après ce rafraîchissement pour Preakly pear.
Nous sommes dans une piscine où de grosses tortues nagent en surface.
En jetant le reste de notre boite de conserve dégueulasse à la mer, un drôle d’individu semble , lui apprécier notre menu ! Un requin au couleur blanche se jette sur nos restes avec avidité.
Belle bête !! Nous nous lançon dans le dressage de requin… Nous les nourrissons avant d’aller nager afin que leur appétit soit moins féroce !!!!
(Sur la photo prise depuis le bateau c’est le ventre de notre ami le requin que l’on voit et dans sa gueule une boulette de pain)
Sharky reste sous le bateau durant tout notre séjour, devenant de moins en moins farouche!
Le 12/02
Nous changeons de mouillage, un petit havre de tranquillité nous attend vers l’île Eustatia.
Cette fois c’est un énorme Barracuda d’un mètre cinquante qui s’ancre au bateau, amorphe, il reste là autour de nous. Un petit tour en annexe nous permet de découvrir les plages et environ. Nous sommes à côté d’une barrière de corail. A quelques kilomètres nous voyons l’île de Charles Bronson,
il n’a pas choisi la plus moche !!
du 13 au 15/02
Anegada est l’île la plus au Nord, éloignée de 15 miles, au matin un cortège de bateau suivent la même route que nous !
Heureusement tous se rendent au même endroit aux bouées à l’intérieur d’une baie.
Nous allons plus à l’Est au milieu des reefs. Le décors nous fait penser à Barbuda. Île très plate, bordée de sable blanc, aux dégradés de couleurs d’eau éclatants et déserte du côté où nous sommes.
3 bateaux sont mouillés dans ce lieu de rêve, et nous retrouvons un bateau de Français que nous croisons régulièrement sur les mouillages sauvages.
Nous faisons leur connaissance sur la plage et passons deux soirées ensemble à l’apéro.
Cette île a un charme envoutant, que nous marchions, nagions nos yeux sont sans cesse surpris.
Sous l’eau deux énormes raies léopard pourvues de 2 rémoras sous leurs ailes nous surprennent.
Encore des tortues et autres poissons colorés !!!
Nous nous lançons dans la chasse à la langouste et voyez notre récolte !!!
Nous marchons le long des plages qui longent une barrière de corail, que c’est beau !!
Afin de trouver une bouteille de gaz, jeter nos poubelles et se ravitailler, nous marchons plusieurs kilomètres le long de la route !
Le village se restreint à 4 bicoques où il n’y a pas de gaz et l’alimentation quasi vide est hors de prix ! Lieu fréquenté par les Américains qui louent de gros catamarans, la population a pris l’habitude d’assaisonner les touristes de passage.
Quelques restaurants aux tarifs exorbitants proposent des langoustes et détiennent le monopole nourriture. Même louer un vélo s’avère trop onéreux pour nous ! Alors on fait fonctionner nos jambes et en attendant un autre endroit de ravitaillement je fais du pain et on se débrouille avec ce qui reste !
Ici pas de commodité, mais de la nourriture pour les yeux, le ventre attendra…