15 noeuds soufflent ce matin lorsque nous quittons le port de Graciosa. Nous hissons toutes les voiles et nous nous faisons pousser le long des côtes de lanzarote et de Fuerteventura.
La petite houle habituelle reste fidèle. Tidoudou s’avère assez rouleur, son ventre rond ne cesse de nous bercer en particulier aux allures portantes. Heureusement que ni Marco ni moi ne soyons sujet au mal de mer, car là c’est gerbouille assurée! En fin d’après midi Marco me signale que c’est l’heure des poissons. Comme par hasard 5 minutes plus tard une dorade Coriphène mord. La pauvre tente de sauver sa peau jusqu’au bout en effectuant un saut quantique hors du seau! Mais le pêcheur la rattrape de justesse avant qu’elle ne retrouve son milieu!
C’est une nuit sans lune. Les quarts se font le nez dans les étoiles. Aucun cargos ne vient troubler la quiétude. Le vent reste stable et les voiles bien gonflées. Nous arrivons à la marina de las Palmas après 23 h de navigation le lendemain matin. C’est une grosse marina et nous sommes chanceux d’être encore acceptés car les bateaux du rally de l’ARC commencent à arriver. Durant 2 mois ce port leur est essentiellement réservé, alors les plaisanciers comme nous doivent dégager. Nous avions commandé le régulateur d’allure, 1heure après notre arrivée, il est livré à domicile sur le ponton.
Quel contraste avec le paysage de Graciosa! En quelques heures nous passons du désert à la ville! Une ville assez hétéroclite avec de vieux quartiers et de nouveaux. Une ville assez agréable. Nous retrouvons nos potes Français avec plaisir! Les soirées apéro, repas reprennent bon rythme (voire tous les soirs).
Nous faisons de nouvelles rencontres également et les invitations fleurissent. Ces contactes directs et spontanés nous plaisent. Pourquoi attendre pour faire connaissance? Christian que nous avions rencontré à Porto Santo se propose d’aider Marco pour monter le pilote. Un gars adorable qui durant deux jours nous fait partager son savoir faire et sa gentillesse. Le pilote est installé! C’est top! Reste plus qu’à l’essayer! Nous profitons d’avoir tout le matériel sous la main pour bricoler et finir d’aménager le bateau pour la traversée. On refait l’étanchéité des coffres, on change les plexi des hublots, on aménage des planches pour y fixer nos bidons d’essence et eau, on recoud les accros des voiles on change les pompes à eau…
Nos journées sont bien remplies.
On commence également notre chasse aux cafards dont la ville en est envahie. Ces saloperies remontent par les amarres et gare à la reproduction rapide et massive!!
Nous recueillons pleins de recettes pour leur extermination, nous voilà armé pour la guerre!!! Las Palmas se résume pour l’instant à l’échange relationnel et bricolages. Si certaines relations sont plaisantes, il y en d’autres qui le sont moins. Entre celui qui connait tout sur tout, celui à la grande gueule qui monologue, celui qui a échoué dans un port depuis des années et finit épave imbibé d’alcool et de fumette… Les dérives terrestres se retrouvent aussi dans le milieu marin.
Nous louons une voiture afin de découvrir Grand Canarie. La côte Est n’est que terrain de désolation balayé par de forts vents, rien n’y pousse si ce n’est que des serres désaffectées, éventrées… Ca et là des usines, des bâtisses fatiguées, de la rocaille…
Le centre et l’ouest de l’île sont plus montagneux est plus joli. De petites routes étroites et sinueuses conduisent sur les hauteurs où poussent des pins canariens, des cactus, des palmiers… On y trouve des maisons troglodytes, seules les façades peintes apparaissent dans la roches.
Le soleil éternel existe, cela fait 3 mois que nous n’avons pas eu de pluie!!!